<strong>Philanthropie</strong>
N'attendons pas un monde meilleur,
construisons le ensemble !
?

Pourquoi un Manifeste de la Philanthropie ?Exposé des motifs

Pour soutenir la santé et l’éducation sur la planète, la Fondation créée par Bill Gates bénéficie d’un budget plus important que celui de l’Organisation Mondiale de la Santé. À Paris, les deux cents tentes dressées dans la rue par les Enfants de Don Quichotte ont sensibilisé l’opinion publique pendant quelques semaines sur le sort des sans-abri. La Fondation Greffe de Vie, voulue par l’entrepreneur français Jean-Pierre Scotti, change notre regard sur la greffe d’organes… Trois démarches bien différentes, parfois spectaculaires, parfois discrètes, parfois efficaces, mais qui toutes témoignent d’une profonde mutation de l’action philanthropique.

Le gouffre qui se creuse entre pays occidentaux et pays émergents, le fossé apparemment infranchissable qui sépare chez nous les nantis et les pauvres secouent un monde inquiet. Face à ces difficultés, la société civile s’organise et devient un nouvel acteur contributeur de la production et de la gestion des biens communs. On le sait aujourd’hui : les Etats, dans leur expression organisée, peinent à corriger les disparités les plus criantes. Dès lors, les réponses originales et audacieuses viennent d’ailleurs. Elles émergent d’initiatives individuelles ou collectives. Quand l’intervention des pouvoirs publics atteint ses limites, c’est à la sphère privée d’imposer sa détermination, de marquer son acharnement à porter le fer dans des domaines aussi différents que la santé, le social, la culture ou l’éducation. Ainsi, sur une planète solidaire, le développement de l'action philanthropique constitue un enjeu social, économique et politique d'une ampleur considérable.

L'enjeu social

La philanthropie n’est pas réservée aux grandes fortunes, elle ne s’exprime pas uniquement par des flux financiers colossaux. Acte libre par nature, la fraternité suppose le don et celui-ci se concrétise à la mesure de chacun. Don de temps, lorsqu’il s’agit de se consacrer aux autres. Don des connaissances, quand il faut soutenir les exclus pour leur permettre d’entamer un chemin vers l’intégration. Don pécuniaire, enfin, car il faut aussi secourir les plus démunis. Ces dons multiformes traduisent le sentiment d’appartenance à une communauté, locale, nationale ou mondiale, ils constituent un vecteur de socialisation qui ancre au cour de chacun les valeurs de responsabilité et de solidarité essentielles au maintien de l’équilibre de toute société.

L'enjeu économique

Fondée sur un engagement individuel, mû par une sensibilité particulière aux questions sociales, sanitaires, humanitaires, environnementales, la philanthropie représente à la fois un vivier d’innovation et un facteur de développement. Elle favorise les transferts spontanés de richesses, les échanges d’intelligence et les partages d’énergie vers des besoins généralement ignorés du marché et des pouvoirs publics. La philanthropie contribue ainsi à la croissance globale. Son implication permanente dans le circuit économique, lui permettra demain d’être reconnue comme une facette indispensable du système économique planétaire.

L'enjeu politique

La philanthropie met en scène trois protagonistes : le donateur, le bénéficiaire et l’ensemble du secteur associatif. À ce dernier, revient la responsabilité de mettre en ouvre les actions dont la générosité publique lui confie la réalisation. Force de proposition et d’interpellation, à la fois partenaire et aiguillon des pouvoirs publics, le secteur associatif démontre la puissante volonté d’implication de la société civile dans le monde en devenir. Son développement partout dans le monde lui permet de s’imposer comme un réel pouvoir. Il occupe sa place en marge des autres pouvoirs, ceux de la politique et de l’économie.  

 Au regard de ces enjeux, nous souhaitons :

  • le développement de la philanthropie, à tous les niveaux et dans tous les domaines de la vie sociale ;
  • une reconnaissance affirmée de son rôle par les pouvoirs publics et l’ensemble des acteurs de la société civile ;
  • une plus grande « professionnalisation » des acteurs de la philanthropie. Leur démarche ne peut jamais être guidée par la seule générosité, elle doit aussi répondre à une constante exigence de rigueur, d’évaluation, d’efficacité.  

Le Manifeste de la Philanthropie n’a d’autre objectif que de jeter les bases du déploiement concerté de ce triple mouvement.

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