Organiser le dialogue
 
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La culture du débat ou la voie du dialogue ?

Constatation : La culture du débat n'est pas celle du dialogue.
Question : Si la culture du débat existe, y a-t-il une possible culture du dialogue ?
Constat : la culture du dialogue reste à inventer.

C'est sur la voie du cour que le dialogue prend racine pour épanouir des bouquets de fleurs du bien dans l'intérêt général d'un consensus en sa faveur.
Mais si le débat ancre sa polémique dans la société comme empêcheur de tourner en rond, il n'en va pas de même pour le dialogue qui ouvre la voie large d'une démarche individuelle au service du collectif.
Le débat et le dialogue n'ont rien de commun ou si peu.
Le premier est né des habitudes conflictuelles d'une démocratie par trop conflictuelle elle-même jusqu'à présent, dans la culture du collectif de laquelle il s'enferre de plus en plus pour ne jamais vouloir que convaincre sans donner à l'autre partie en présence, le bénéfice d'une ouverture où le second, le dialogue, pourrait naître.
Le dialogue est tout autre. Il ne peut prend racine qu'en chacun, avec la conscience pour arbitre drastique, avec le cour pour voie solitaire ouverte à jamais au collectif de manière inclusive.
Il y a entre le débat et le dialogue, une différence fondamentale qui vient de l'évolution pour passer d'une culture à une autre dans le terreau intérieur dont tout être humain porte la responsabilité. Cette culture est spirituelle avant tout, et ne peut s'installer que par le biais de chaque conscience alerte branchée sur l'essentiel dont le dialogue est le filtre éclairant posé sur la société.
Et si l'on peut parler d'intelligence sociale, je ne suis pas sûre que cette dernière ne soit pas soumise à la seule intelligence du cour qui pose le dialogue comme le premier pas à faire vers l'autre dans une démocratie à valeur républicaine assez forte pour nous proposer le chemin que la conscience individuelle accepte comme étant celui de l'évolution à la fois globale de l'être humain, et mondiale en ce qui concerne les états, les sociétés, le collectif à tous niveaux.

Innover fera partie de la voie du dialogue, s'accrocher fait partie de la culture du débat.
Deux démarches opposées, en effet, pouvoir lâcher prise est l'une des aptitudes certaines de celui qui s'ouvre au dialogue. Ne jamais démordre de ses propres idées, est le handicap certain de celui qui débat. Ces deux démarches s'opposent diamétralement avec au centre l'espace nécessaire au dialogue, que le débat quel qu'il soit ne permet jamais à la conscience d'investir en faveur du cour à l'écoute, c'est-à-dire de l'Amour en action. Et lisez ici Amour comme une énergie où l'allant dirigé vers le futur prend ses marques dans l'esprit pour avancer malgré tout, et de préférence tous ensemble.

Maintenant, peut-on former au dialogue ?
Sans aucun doute, on peut toujours former à tout, et si la préférence est au dialogue, c'est alors une bonne chose. Mais toutes les méthodes et modules du monde ne parviendront jamais à former l'ouverture du cour au dialogue parce que cette ouverture est elle-même le contraire d'une formation, elle naît quand débarrassé de tous ses blocages à quelques niveaux que ce soit, l'être humain parvient à la liberté intérieure qui l'ouvre au dialogue. À ce moment-là, il n'y a plus, en effet, dans son ouverture au monde aucune place pour les morcellements intellectuels et mentaux qui font du débat les rounds d'un match plus qu'un face-à-face ouvert à l'autre, au détriment du dialogue qui n'est qu'échange dans l'écoute avec la possibilité pour les parties en présence d'une vision qu'ils peuvent modifier de part et d'autre pour entrer dans une vision commune un peu différente de celles qui sont déployées par le dialogue et l'écoute.
Dans tout dialogue, le respect d'une évolution probable des idées, est respecté.
Le débat ne sert souvent qu'à intensifier les différences, j'ai même entendu des hommes politiques désireux de se distinguer très fermement les uns des autres, porter leurs programmes à l'excès du débat pour asseoir leurs idées et propositions avec tout le démarquage possible dû à leurs étiquettes respectives.
Espérons que cette ère sera bientôt révolue. Il suffit de ne pas être du même avis pour pouvoir s'enrichir mutuellement par le dialogue, mais rester bloqués dans un sens comme dans un autre, est trop souvent la caractéristique du débat qui a vécu en tant que tel.
L'heure est au dialogue.
Mais tout le monde n'a pas la même heure.
C'est quand tous les décalages horaires pourront s'harmoniser sur une heure universelle, que le cour prendra la véritable dimension du dialogue à ouvrir, à installer, à vivre dans une ouverture totale dont l'absolu reste la mesure intérieure de chacun pour tendre vers l'excellence de relations humaines justes, précieuses pour tous.
C'est dans l'espace du cour que ces relations humaines plus justes prennent naissance,
Et la voie du cour est celle du dialogue.

Je fais le vou pieux de ne pas voir les attributs du cour se déformer au profit d'une formation quelconque. Cet organe est dans l'espace du monde, le seul battant ajoutant son rythme à celui des autres, et c'est dans la mélodie qui y prend corps que les relations humaines ont leurs racines profondes. Cette profondeur est celle de la psyché qui évolue.
Il y a entre le cour, la psyché, l'esprit et le monde, une correspondance à caractère universel qui donne aux valeurs la liberté de parfaire le monde, par chacun.
Et c'est, au nom et en faveur du collectif, le dialogue qui en est le moyen précieux.
Jamais le débat.

LC
30/6/07

Voir aussi le chapitre « Le dialogue » dans mon ouvrage : « J'ai le Maroc au cour » 2007 LCD Médiation.

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