Observatoire du Dialogue
et de l'Intelligence Sociale
La raison la meilleure
devient la plus forte
?

Chronique 59 - Réussir la transformation : les deux alternatives

Personne ne détient de baguette magique ! Ni les dirigeants, ni les managers, ni personne. Pour surmonter les multiples obstacles techno-économiques, dissiper les entraves sociales et réussir l’indispensable transition globale, nous avons besoin d’un plan opérationnel de réinvention du management et de la démocratie.

Des mutations percutent toutes les organisations dans tous les secteurs d’activité et tous les territoires. Notre capacité à performer et à maintenir la cohésion sociale est prise en défaut à tous les niveaux :

  • Planétaire : les niveaux et modes de vie sont remis en question par les multiples défis auxquels l’humanité fait face (santé, climat, écologie, biodiversité, matières premières, énergie, finances…),
  • Sociétal : La puissance du flux de l’information immédiate bouleverse les modes relationnels et managériaux et trouble les attentes et les perceptions (démocratie, travail, manifestations, équilibres sociaux, vaccins, fake news…),
  • Professionnel : la veille sociale continue opérée par les entreprises révèle une contraction de ses liens avec ses salariés (baisse de l’engagement, de la fidélité, de la compréhension et du partage du projet.

Piloter la transformation est devenu trop complexe à concevoir et à piloter
Au quotidien, chacun peut de sentir débordé et se replier sur la gestion des contraintes à court terme. En effet, triompher de tous ces dangers n'est pas de dimension humaine.
Aussi, personne ne peut les embrasser seul :

  • Ils sont trop complexes, avec trop d'inconnues et trop entremêlées : il faut beaucoup de talents et d’expérience, mais aussi d'imagination et d'expérimentation pour trouver les solutions efficaces. N'oublions pas que nombre d'innovations sont le fruit du hasard, y compris au sein même des laboratoires de recherche.
  • Ils supposent trop de transformations des habitudes, certitudes, règlements et organisations : il faut affûter le regard pour augmenter l’entendement, élever les consciences et, in fine, développer de nouvelles pratiques… surtout lorsqu’elles sont moins agréables ou moins faciles… et plus encore lorsqu’elles doivent être adoptées par la société dans son entier !

Activer la plus grande ressource naturelle : l’intelligence !
Trouver les meilleurs remèdes nécessite d’activer la plus grande ressource naturelle : l’intelligence ! Si les neurones de chacun ne sont pas stimulés au service de tous, la civilisation n'a aucune chance de résoudre l'un quelconque de ces problèmes pour deux raisons :

  1. Sans appel à l'intelligence de chacun, les décideurs ne peuvent trouver seuls les solutions...
  2. Et s'ils les trouvent, ils demeurent impuissants faute de consensus social et d’acceptabilité.

Ceux qui se pensent supérieurs à la masse des citoyens peuvent être tentés par la concentration des pouvoirs dans les mains d’un groupe d’acteurs visionnaires et courageux. Mais la vision de tels personnages exceptionnels, s’ils existent, resterait toujours partielle et partiale. Leurs décisions aussi. Or, avec Internet, les imperfections et inadéquations se voient vite. Aussi, à cette moindre appropriation technique et sociale correspond de plus une moindre appropriation culturelle et intellectuelle : les règles nouvelles seraient donc aussi mal acceptées et mal appliquées. Si un système à caractère dictatorial peut parfois faire illusion à court terme, l’histoire de l’apogée des sociétés montre en revanche qu’elle n’est jamais durable et surtout qu’elle court toujours à l’échec.

Changer de méthode : réinventer la démocratie et le management
C’est donc bien dans l’augmentation de la qualité des processus de réflexion collective que
réside la solution : il nous faut réinventer le management dans l’entreprise et la démocratie
dans la société.

 

Texte co-écrit avec Florian Joufflineau , Directeur de l’impact social d’Epitech et copilote du Sociolab
sur la transition digitale, et avec René-Pierre Almeras, Directeur Général adjoint de l'Institut de
formation des élus territoriaux (IFET) et copilote du Sociolab sur le rôle de l’élu.

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Chronique du 26/01/2022 La Tribune

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