<strong>La santé et le citoyen</strong>
Impliquer le citoyen dans
la gestion de sa santé et
la co définition des politiques publiques
?

Article publié dans Sud Ouest : Les élus territoriaux se préoccupent de la création prochaine des Agences Régionales de Santé (ARS)Qui pilotera le futur système de soins décentralisé ? (Hélène Rouquette-Valeins)

Nous avons certes l'un des meilleurs systèmes de santé au monde, que la plupart des Français souhaitent conserver. L'organisation des soins dans notre pays souffre pourtant de sérieuses inégalités, aussi bien dans sa répartition sur le territoire que dans l'accès aux soins des plus démunis. Notre système de santé pâtit en outre de la concurrence entre les différents services, qui nuit à son efficacité. Telle est, en résumé, l'analyse livrée lundi par Jacques Cartiaux, directeur régional des affaires sanitaires et sociales.

Il intervenait devant une centaine de professionnels de la santé, rassemblés par le Conseil régional d'Aquitaine pour un débat sur la mise en place des futures Agences régionales de santé (ARS).

« Grosse machine ». Ces ARS vont en effet bientôt remplacer les actuelles Agences régionales d'hospitalisation (ARH), après la présentation prochaine d'un projet de loi et le passage au Parlement à l'automne. Objectif : améliorer la santé publique, tout en maîtrisant mieux les dépenses. Pour relever ce défi, le législateur compte transférer à l'échelon régional le pilotage du système de santé, actuellement réparti entre les services de l'État, de l'Assurance maladie et les actuelles ARH. L'enjeu est donc de taille pour les élus locaux, qui s'intéressent au plus haut point à l'évolution du dossier. « Si les élus approuvent très largement la création des ARS, ils connaissent en revanche des divergences sur leur pilotage, observe ainsi Michel Autès, conseiller régional du Nord-Pas-de-Calais et président de la commission santé de l'Association des Régions de France (ARF). Nous ne voulons pas que tout se décide à Paris, pour appliquer localement une politique pensée au niveau national. Mais nous ne réclamons pas pour autant un système complètement régionalisé, à l'italienne ou à l'espagnole. »

Logement et alimentation. Alain Rousset, président du Conseil régional d'Aquitaine, n'est pas moins sceptique sur la mise en place « de cette grosse machine » : les directeurs d'ARS seront en effet choisis soit dans le corps préfectoral, soit parmi le personnel de l'Assurance maladie, ou encore parmi les personnes dites « compétentes », avec un niveau de responsabilité comparable à celui d'un recteur. « L'État doit prendre en compte les évolutions des besoins de la population, et c'est justement là où les territoires ont une réelle plus-value à apporter. » Solange Menival, conseillère régionale d'Aquitaine en charge de la santé, en veut pour preuve les études réalisées par des élus locaux. Ainsi le maire de Marmande, Gérard Gouzes, n'a-t-il pas caché son étonnement de voir 600 habitants du Marmandais venir évoquer les problèmes de santé lors d'une réunion et définir comme une priorité locale la prévention du suicide chez les jeunes. Les élus du Médoc, de leur côté, se sont intéressés aux problèmes de l'alcoolisme et de la santé mentale liés au chômage et ceux de La Réole aux problèmes que pose la démographie médicale. « Il ne faut pas perdre de vue que les principaux déterminants de la santé restent le logement, l'éducation et l'alimentation, trois domaines sur lesquels la Région mène aussi des actions », rappelle Mme Ménival. « La grossesse, c'est aussi le moment de lutter contre la précarité », résume ainsi le docteur Yan Bourgueil.

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